Saison 2014-2015
Reprise des cours lundi 1er septembre 2014
Lundi: 18h30-19h30
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18 rue Bon Pasteur Lyon 1er
Lundi et mercredi: 9h-10h
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11 rue Dumenge Lyon 4ème
Transmission de l'école du Qi Gong de l'Oie Sauvage
Article de Jean-Pierre Peyruseigt
Mme YANG Mei Jun 27ème génération du Qi Gong de l'Oie Sauvage ou Dayan Qigong
L'un de mes deux professeurs, Dr Bingkun HU, a été l'élève de Mme YANG Mei Jun décédée à l’âge de 106 ans en 2002. A la fin des années 1970, elle fut la première à révéler au grand public le Dayan Qigong qui s’était transmis secrètement de maître à disciple dans le cadre de l’école taoïste Kunlun et qui comprenait 72 formes et méditations.
La filiation avec l’école taoïste Kunlun renvoie aux principes du fondateur du taoïsme LAO TSEU (v. 570-v.490 av. J-C.) que DAO AN à la fin du 6ème siècle décrit ainsi :
« Les principes de LAO TSEU consistent à prendre comme fondement le vide et le non-être, à fonctionner en souplesse et avec faiblesse, à développer une pensée indistincte semblable à l’origine céleste, à s’ébattre sereinement au-delà du monde des hommes, à laisser le souffle déferlant nourrir l’harmonie, à rester impassible devant le succès ou l’échec, à accepter l’infortune et à rester détaché devant la fortune.
C’est pourquoi ses adeptes aiment à s’informer sur les us d’antan et à les exalter, ce qui fait que cette voie semble continuer d’exister » - Traité des deux doctrines, traduction Catherine DESPEUX, Bouddhisme et lettrés dans la Chine médiévale, Peeters, 2002.
La création du Dayan Qi Gong est attribuée à DAO AN (312-385) qui incarna sous la dynastie Jin la combinaison des cultures chinoise et bouddhiste.
Le moine DAO AN étudia et commenta le dharma, l’enseignement de Bouddha, par la méthode dite du « geyi » qui consiste à « faire coïncider le sens » ou « apparier les notions » bouddhiques avec des notions chinoises principalement taoïstes. Anne CHENG dans son livre « Histoire de la pensée chinoise » en donne des exemples : l’éveil (bodhi) compris en terme de Tao, l’extinction (nirvâna) en terme de non-agir (wuwei), l’arhat bouddhiste assimilé à l’ « homme véritable » (zhenren) taoïste, la notion d’ « ainsité » (tathatâ) rendue par celle de « non-existant originel » (benwu). Cette méthode caractérise la phase d’implantation du bouddhisme en Chine aux 3ème et 4ème siècles.
Comme les oies sauvages qui migrent, DAO AN originaire du nord de la Chine dut prendre la route du sud pour échapper aux guerres. Il retourna dans ses terres natales en ayant réussi à créer le dialogue entre le bouddhisme du Nord et celui du Sud.
DAO AN eut pour disciple HUIYUAN (334-416) qui enseigna à son tour les écritures bouddhiques par la méthode du « geyi ». Le lien entre Nord et Sud fut entretenu et renforcé par DAOSHENG (360-434). Il étudia le Sûtra du Nirvâna, qui contiendrait l’enseignement ultime du Bouddha, dans lequel est décrit le nirvâna non pas comme vacuité mais comme état de pure joie. S’appuyant sur ce texte, il défendit l’idée que tous les êtres possèdent la bouddhéité et que la vacuité et la nature-de-Bouddha sont une seule et même chose.
L’école du Nirvâna fut la première à affirmer que la bouddhéité s’obtient par illumination subite et totale ouvrant le chemin à l’école Chan (Zen), aboutissement de la tradition de Dhyâna (méditation) en Chine.
Mme YANG Mei Jun a condensé ces techniques en 26 enchaînements et méditations. A l’âge de 80 ans, elle a décidé de sortir de l’ombre ces techniques pour en faire profiter un maximum de personnes. Ne pouvant quitter la République Populaire de Chine, elle demanda à l’un de ses élèves Bingkun HU de s’installer aux Etats-Unis pour faire connaitre les bienfaits de ce système complet de Qi Gong à tout l’Occident.
Maître ZHOU Jing Hong, qui est mon deuxième professeur, propose cette traduction du texte chinois de Mme YANG Mei Jun :
Réussissez, réussissez.
Pratiquez dans l’état de calme et de sérénité.
Le corps est détendu.
Pratiquez la détende du corps.
L’esprit rentre dans le vide, les mouvements captent l’énergie originelle.
Naturellement, l’esprit suit.
L’intention arrive, l’énergie suit naturellement, la vigueur vient.
L’énergie s’écoule jusqu’au bout des doigts et des orteils.
Naturellement, la vigueur suit.
L’énergie traverse tout le corps
L’esprit le remplit aussi.
Grâce à la vertu, nous atteignons le tao.
Tao est juste pour tous, tao est complet pour tous.
Spontanément nous réussissons.
Actuellement, c’est le fils de Mme YANG Mei Jun, CHEN Chuan Gang, 28ème génération, qui transmet le Dayan Qigong en Chine.
Le Tao de l'Oie Sauvage
Photo et article de Jean-Pierre Peyruseigt
Dans le monde animal, l'oie sauvage blanche à la tête barrée de deux lignes noires passe l’été en Chine et l’hiver en Inde. Pouvant voler jusqu’à 10 000 mètres d’altitude, elle traverse pendant sa migration l’Himalaya en seulement huit heures.
Pour le sage taoïste, c’est un modèle : c’est savoir où l’on va, ce que l’on veut et en suivre le chemin d’accomplissement envers et contre tout sans se laisser distraire ou détourner de sa résolution.
Mais parfois une tempête de neige oblige les oies sauvages à se poser, d’enfouir leurs têtes sous leurs ailes et d’attendre l’accalmie pour reprendre la route.
Ainsi la patience est associée à la persévérance sur la voie du Tao, faite d’interdépendance et d’impermanence.
Dans la culture classique chinoise, l’oie sauvage est synonyme d’élévation spirituelle. Son vol gracieux est associé à la légèreté et à l’impermanence contre point à la lourdeur et à l’inertie qui s’oppose au mouvement et au changement.
La joie associée au Tao est joie de vivre. Le sage taoïste est souriant, disponible, ouvert. Il fait bien ce qu’il y a à faire ici et maintenant.
Dans le Dayan Qigong, ce sens de la perfection se retrouve dans la maîtrise du mouvement et la pleine présence : le pratiquant fait un avec la nature, avec sa nature. La nature est son corps.
Le Qi Gong de l’Oie Sauvage suit la voie de l’accomplissement naturel : libérer les potentiels afin qu’ils se déploient par et pour eux-mêmes, tels qu’en eux-mêmes. Le processus est de devenir ce que l’on est.
La capacité à voler de l’oie sauvage est due à la force de son épine dorsale qui, du coccyx au sommet de la tête, anime le battement des ailes. Sa posture en vol révèle l’étirement de tout son corps, cou tendu.
Pour Dr Bingkun HU, l’étirement (yang) et le relâchement (yin) associés à la respiration sont au cœur de la pratique.
Le Qi, le souffle-énergie, est l’extension de cette respiration consciente. Si la respiration peut aller partout alors, dit Dr HU, vous avez atteint la maîtrise.
Pour l’atteindre, soyez attentif à coordonner en profondeur le mouvement, la conscience et le Qi, le souffle-énergie :
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Chaque fois que vous faites un mouvement soyez conscient que vous faites un mouvement
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Chaque fois que vous utilisez votre conscience le Qi suit et circule
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L’esprit doit être attentif au mouvement
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Plus on utilise la conscience, plus on ressent la circulation du Qi
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Les mouvements circulaires et spiralés se font sans effort et avec fluidité
Dr Bingkun HU emploie souvent cette expression dans ses stages : « enjoy » ; autrement dit : appréciez vous-même le mouvement, sentez-vous bien dans le mouvement, ayez conscience que vous êtes bien dans le mouvement.
Introduction à la pratique
Vidéo et article de Jean-Pierre Peyruseigt
L’enjeu de la pratique est d’assumer sereinement et joyeusement notre appartenance à une dynamique universelle dont nous sommes qu’une infime manifestation à l’image des oies sauvages qui vivent en harmonie avec le Tao, en lui, pour lui et par lui.
Tao est le nom donné à l’essence unique de tout ce qui existe, le changement. Tao est action, processus, cheminement, accomplissement de soi.
La pratique du Qi Gong de l’Oie Sauvage est un apprentissage et un perfectionnement de mouvements corporels associés au souffle et à la conscience énergétique pour :
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Développer une respiration dynamique
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Expérimenter le relâchement (yin) et l’étirement (yang) par les mouvements gracieux des oies sauvages
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Elever la conscience sensori-motrice à travers la perception du mouvement montant et descendant de l’énergie
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Expérimenter l’alternance du plein et du vide dans les déplacements et les marches
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Laisser le souffle nourrir l’harmonie
Tai Chi et Qi Gong: quelles différences?
Article de Jean-Pierre Peyruseigt
Ces deux pratiques ont pour but commun de « donner corps à la conscience » en faisant porter l’attention sur le ressenti, la perception des souffles et la sensation de l’énergie.
Ces disciplines corps/esprit ont pour point commun de proposer à ses pratiquants l’étude de formes qui sont des successions de mouvements effectués selon un ordre très précis, des exercices à deux (Tuishou martial ou de santé axé sur le développement de la sensibilité et de l'écoute du partenaire) ainsi que des exercices axés sur des critères techniques similaires :
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Détente et relâchement (relaxation des épaules et du bassin)
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Maîtrise du rythme
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Synchronisation et coordination des mouvements
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Lien entre le haut et le bas
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Aisance et fluidité
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Enracinement et qualité du pas (alignement pied-genou, transfert du poids)
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Placement et qualité de la respiration (synchronisation, ampleur, lenteur, régularité)
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Equilibre
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Conscience de l’axe et du centre de gravité
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Qualité de présence (intention, regard, attention)
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Lisibilité du geste
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Densité du mouvement
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Qualité et circulation de l’énergie
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Etat naturel
La 1ère méthode en 64 mouvements du Dayan Qigong se déroule comme une forme de Tai Chi Chuan sur une durée de plus de dix minutes. Toutes les deux coordonnent en profondeur :
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la motricité
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la perception
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la respiration
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la conscience
La différence entre Tai Chi et Dayan Qigong se trouve dans la direction donnée au Nei Gong le travail interne
Pour le Tai Chi Chuan, en tant qu’art martial, il s’agit d’éliminer la tension instinctive en réaction à l’attaque et de la transformer en détente et stabilité du corps et du mental ; cette pratique relationnelle ayant de surcroit des répercussions positives sur la santé physique et mentale, la prévention des maladies et la longévité de la vie.
Pour le Dayan Qigong, en tant qu’art taoïste de santé, il s’agit par ses mouvements inducteurs très puissants de ressentir très rapidement l’énergie et de rétablir ou de maintenir un équilibre dynamique dans tout le corps.
Toute dimension martiale est évacuée, même si elle reste présente dans certaines formes, au profit de la prévention et de la guérison des maladies.
Jean-Pierre Peyruseigt
Mon nom de famille PEYRUSEIGT originaire du Béarn se traduit de l’occitan en français par « chemin de pierre ». Mon cheminement sur la voie des arts martiaux a commencé en 1973 à l’âge de 14 ans à Pamiers au pied des Pyrénées ariègeoises par la pratique du Karaté-Do Shotokaï.
De ces années d’apprentissage est née ma passion pour le Budo, la voie du combat, et les Arts du Tao.
Elle m’a conduit à expérimenter la voie de l’union des énergies, l’Aïkido, et son expression martiale du travail des armes ainsi que la nouvelle voie du corps, le Shintaïdo. En 1999, à la suite d’un accident vasculaire cérébral, j’ai commencé la pratique du Qi Gong et du Taichi Chuan pour cultiver l’aptitude à faire circuler l’énergie vitale ainsi qu’à mobiliser mon esprit pour soigner mon corps. J’étais déterminé à « combattre » pour accéder à un mieux-être tant physique que mental. J’ai découvert un article sur le Tai Chi du grand maître CHENG Man Ching (1901-1975) et sur sa recherche d’insuffler dans le style Yang les enseignements taoïstes concernant l’énergie interne.
L'enseignement du Tai Chi Chuan
En 2002, je me suis lancé dans l’apprentissage du Taichi de CHENG Man Ching qui conseillait sans cesse de travailler, de chercher par soi-même (conseil qu’il appliquait d’abord à lui-même) comme l’atteste un de ses nombreux pseudonymes : « le vieux qui ne se lasse jamais d’apprendre ».
J’ai adopté une démarche d’autoformation accompagnée, soit un travail personnel avec les ouvrages de CHENG Man Ching et des documents audio-visuels complété par des stages auprès de maîtres et de professeurs. Pour progresser et devenir un pratiquant compétent, j’ai enseigné à partir de 2006.
Attribué par maître William NELSON, j’ai reçu en 2010 le diplôme d’instructeur de Taichi Chuan de la Fédération des Ecoles Cheng Man Ching des mains du maître WANG Chin Shih, disciple de CHENG Man Ching.
L'enseignement du Qi Gong
J’ai commencé la pratique du Qi Gong en 2000 avec maître TRAN Hoai Ngoc. Depuis 2010, j’étudie auprès du Dr LIU Dong afin d’élever mon niveau de pratique et développer mes capacités dans l’enseignement du Qi Gong et de la méditation pour prendre soin de moi-même et des autres.
La Fédération Française de Wushu arts énergétiques et martiaux chinois m’a décerné en décembre 2012 le grade de 4ème Duan Wushu Nei Gong. Cette distinction fait suite à plusieurs examens techniques et à un mémoire soutenu devant un jury d’experts d’arts énergétiques chinois de la FFWushu. En 2014, j'ai obtenu le Certificat de Qualification Professionnelle APAM Arts Energétiques Chinois.
Dr Bingkun Hu et l'auteur
J’ai découvert le Qi Gong de l’Oie Sauvage (ou Dayan Qigong) et l’enseignement du Dr Bingkun HU en 2011 à Mons-la-Trivalle lors d’un stage d’été organisé par Christian MILLARD. J’ai été conquis par le travail énergétique à la fois simple et subtil ainsi que par les formes longues du Dayan Qigong. J’enseigne à Lyon et en région Rhône-Alpes le Qi Gong de l’Oie Sauvage en qualité d’éducateur sportif qualifié.
Dr Bingkun HU m’a fait l’honneur de venir à Lyon en juillet 2012 pour donner un stage de quatre jours dans le cadre de sa tournée européenne sur le thème « 4ème méthode de l’Oie Sauvage ». Son enseignement est disponible sous forme de DVD en anglais non sous-titrés en français.
Il n’existe pas à ce jour d’ouvrages dans notre langue sur le Qi Gong de l’Oie Sauvage. D’où ce blog consacré à cette pratique pour cheminer ensemble sur la voie de l’accomplissement.
Images et vidéos
L'Oie Sauvage 1ère méthode
Vidéo et article de Jean-Pierre Peyruseigt
la 1ère méthode du Qi Gong de l'Oie Sauvage a pour objectif de corriger les déséquilibres accumulés depuis la naissance ; déséquilibres pouvant être dus à une combinaison ou à une accumulation de maladies, de stress et de traumatismes physiques et émotionnels.
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Agit sur la petite circulation céleste (vaisseaux Conception et Gouverneur)
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Agit sur la grande circulation céleste et les douze méridiens principaux
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Restaure l’énergie vitale en renforçant et en revitalisant les trois centres énergétiques Dan Tian ainsi que les circuits énergétiques
Cette méthode est composée de différentes parties qui ont des effets thérapeutiques :
L’Oie Sauvage s’éveille, s'étire et s’anime
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Alignement énergétique, conscience respiratoire, étirement des méridiens
L’Oie Sauvage bat des ailes
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Evacuation de l’énergie perverse par le mouvement et la vibration des mains
L’Oie Sauvage collecte l’énergie
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Renforcement des Dan Tian supérieur, moyen et inférieur
L’Oie Sauvage s’envole et se pose
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Mouvements dynamiques pour restaurer l’énergie