Qi Gong de l'Oie Sauvage

Qi Gong de l'Oie Sauvage

Principes du Dayan Qigong


Transmission de l'école du Qi Gong de l'Oie Sauvage

Article de Jean-Pierre Peyruseigt

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Mme YANG Mei Jun 27ème génération du Qi Gong de l'Oie Sauvage ou Dayan Qigong

L'un de mes deux professeurs, Dr Bingkun HU, a été l'élève de Mme YANG Mei Jun décédée à l’âge de 106 ans en 2002. A la fin des années 1970, elle fut la première à révéler au grand public le Dayan Qigong qui s’était transmis secrètement de maître à disciple dans le cadre de l’école taoïste Kunlun et qui comprenait 72 formes et méditations.

La filiation avec l’école taoïste Kunlun renvoie aux principes du fondateur du taoïsme LAO TSEU (v. 570-v.490 av. J-C.) que DAO AN à la fin du 6ème siècle décrit ainsi :

« Les principes de LAO TSEU consistent à prendre comme fondement le vide et le non-être, à fonctionner en souplesse et avec faiblesse, à développer une pensée indistincte semblable à l’origine céleste, à s’ébattre sereinement au-delà du monde des hommes, à laisser le souffle déferlant nourrir l’harmonie, à rester impassible devant le succès ou l’échec, à accepter l’infortune et à rester détaché devant la fortune.

C’est pourquoi ses adeptes aiment à s’informer sur les us d’antan et à les exalter, ce qui fait que cette voie semble continuer d’exister » - Traité des deux doctrines, traduction Catherine DESPEUX, Bouddhisme et lettrés dans la Chine médiévale, Peeters, 2002.

La création du Dayan Qi Gong est attribuée à DAO AN (312-385) qui incarna sous la dynastie Jin la combinaison des cultures chinoise et bouddhiste.                       

Le moine DAO AN étudia et commenta le dharma, l’enseignement de Bouddha, par la méthode dite du « geyi » qui consiste à « faire coïncider le sens » ou « apparier les notions » bouddhiques avec des notions chinoises principalement taoïstes. Anne CHENG dans son livre « Histoire de la pensée chinoise » en donne des exemples : l’éveil (bodhi) compris en terme de Tao, l’extinction (nirvâna) en terme de non-agir (wuwei), l’arhat bouddhiste assimilé à l’ « homme véritable » (zhenren) taoïste, la notion d’ « ainsité » (tathatâ) rendue par celle de « non-existant originel » (benwu). Cette méthode caractérise la phase d’implantation du bouddhisme en Chine aux 3ème et  4ème siècles.

Comme les oies sauvages qui migrent, DAO AN originaire du nord de la Chine dut prendre la route du sud pour échapper aux guerres. Il retourna dans ses terres natales en ayant réussi à créer le dialogue entre le bouddhisme du Nord et celui du Sud.

DAO AN eut pour disciple HUIYUAN (334-416) qui enseigna à son tour les écritures bouddhiques par la méthode du « geyi ». Le lien entre Nord et Sud fut entretenu et renforcé par DAOSHENG (360-434). Il étudia le Sûtra du Nirvâna, qui contiendrait l’enseignement ultime du Bouddha, dans lequel est décrit le nirvâna non pas comme vacuité mais comme état de pure joie. S’appuyant sur ce texte, il défendit l’idée que tous les êtres possèdent la bouddhéité et que la vacuité et la nature-de-Bouddha sont une seule et même chose.

L’école du Nirvâna fut la première à affirmer que la bouddhéité s’obtient par illumination subite et totale ouvrant le chemin à l’école Chan (Zen), aboutissement de la tradition de Dhyâna (méditation) en Chine.

Mme YANG Mei Jun a condensé ces techniques en 26 enchaînements et méditations. A l’âge de 80 ans, elle a décidé de sortir de l’ombre ces techniques pour en faire profiter un maximum de personnes. Ne pouvant quitter la République Populaire de Chine, elle demanda à l’un de ses élèves Bingkun HU de s’installer aux Etats-Unis pour faire connaitre les bienfaits de ce système complet de Qi Gong à tout l’Occident.

Maître ZHOU Jing Hong, qui est mon deuxième professeur, propose cette traduction du texte chinois de Mme YANG Mei Jun :

Réussissez, réussissez.

Pratiquez dans l’état de calme et de sérénité.

Le corps est détendu.

Pratiquez la détende du corps.

L’esprit rentre dans le vide, les mouvements captent l’énergie originelle.

Naturellement, l’esprit suit.

L’intention arrive, l’énergie suit naturellement, la vigueur vient.

L’énergie s’écoule jusqu’au bout des doigts et des orteils.

Naturellement, la vigueur suit.

L’énergie traverse tout le corps

L’esprit le remplit aussi.

Grâce à la vertu, nous atteignons le tao.

Tao est juste pour tous, tao est complet pour tous.

Spontanément nous réussissons.

Actuellement, c’est le fils de Mme YANG Mei Jun, CHEN Chuan Gang, 28ème génération, qui transmet le Dayan Qigong en Chine.


25/06/2014
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Introduction à la pratique

Vidéo et article de Jean-Pierre Peyruseigt



L’enjeu de la pratique est d’assumer sereinement et joyeusement notre appartenance à une dynamique universelle dont nous sommes qu’une infime manifestation à l’image des oies sauvages qui vivent en harmonie avec le Tao, en lui, pour lui et par lui.

Tao est le nom donné à l’essence unique de tout ce qui existe, le changement. Tao est action, processus, cheminement, accomplissement de soi.

La pratique du Qi Gong de l’Oie Sauvage est un apprentissage et un perfectionnement de mouvements corporels associés au souffle et à la conscience énergétique pour :

  • Développer une respiration dynamique 

  • Expérimenter le relâchement (yin) et l’étirement (yang) par les mouvements gracieux des oies sauvages 

  • Elever la conscience sensori-motrice à travers la perception du mouvement montant et descendant de l’énergie 

  • Expérimenter l’alternance du plein et du vide dans les déplacements et les marches 

  • Laisser le souffle nourrir l’harmonie 

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25/06/2014
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Tai Chi et Qi Gong: quelles différences?

Article de Jean-Pierre Peyruseigt

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Ces deux pratiques ont pour but commun de « donner corps à la conscience » en faisant porter l’attention sur le ressenti, la perception des souffles et la sensation de l’énergie.

Ces disciplines corps/esprit ont pour point commun de proposer à ses pratiquants l’étude de formes qui sont des successions de mouvements effectués selon un ordre très précis, des exercices à deux (Tuishou martial ou de santé axé sur le développement de la sensibilité et de l'écoute du partenaire) ainsi que des exercices axés sur des critères techniques similaires :

  • Détente et relâchement (relaxation des épaules et du bassin)

  • Maîtrise du rythme

  • Synchronisation et coordination des mouvements

  • Lien entre le haut et le bas

  • Aisance et fluidité

  • Enracinement et qualité du pas (alignement pied-genou, transfert du poids)

  • Placement et qualité de la respiration (synchronisation, ampleur, lenteur, régularité)

  • Equilibre

  • Conscience de l’axe et du centre de gravité

  • Qualité de présence (intention, regard, attention)

  • Lisibilité du geste

  • Densité du mouvement

  • Qualité et circulation de l’énergie

  • Etat naturel

La 1ère méthode en 64 mouvements du Dayan Qigong se déroule comme une forme de Tai Chi Chuan sur une durée de plus de dix minutes. Toutes les deux coordonnent en profondeur :  

  • la motricité

  • la perception

  • la respiration

  • la conscience

La différence entre Tai Chi et Dayan Qigong se trouve dans la direction donnée au Nei Gong le travail interne

Pour le Tai Chi Chuan, en tant qu’art martial, il s’agit d’éliminer la tension instinctive en réaction à l’attaque et de la transformer en détente et stabilité du corps et du mental ; cette pratique relationnelle ayant de surcroit des répercussions positives sur la santé physique et mentale, la prévention des maladies et la longévité de la vie.

Pour le Dayan Qigong, en tant qu’art taoïste de santé, il s’agit par ses mouvements inducteurs très puissants de ressentir très rapidement l’énergie et de rétablir ou de maintenir un équilibre dynamique dans tout le corps.

Toute dimension martiale est évacuée, même si elle reste présente dans certaines formes, au profit de la prévention et de la guérison des maladies.

 

 


25/06/2014
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