Le Tao de l'Oie Sauvage
Photo et article de Jean-Pierre Peyruseigt
Dans le monde animal, l'oie sauvage blanche à la tête barrée de deux lignes noires passe l’été en Chine et l’hiver en Inde. Pouvant voler jusqu’à 10 000 mètres d’altitude, elle traverse pendant sa migration l’Himalaya en seulement huit heures.
Pour le sage taoïste, c’est un modèle : c’est savoir où l’on va, ce que l’on veut et en suivre le chemin d’accomplissement envers et contre tout sans se laisser distraire ou détourner de sa résolution.
Mais parfois une tempête de neige oblige les oies sauvages à se poser, d’enfouir leurs têtes sous leurs ailes et d’attendre l’accalmie pour reprendre la route.
Ainsi la patience est associée à la persévérance sur la voie du Tao, faite d’interdépendance et d’impermanence.
Dans la culture classique chinoise, l’oie sauvage est synonyme d’élévation spirituelle. Son vol gracieux est associé à la légèreté et à l’impermanence contre point à la lourdeur et à l’inertie qui s’oppose au mouvement et au changement.
La joie associée au Tao est joie de vivre. Le sage taoïste est souriant, disponible, ouvert. Il fait bien ce qu’il y a à faire ici et maintenant.
Dans le Dayan Qigong, ce sens de la perfection se retrouve dans la maîtrise du mouvement et la pleine présence : le pratiquant fait un avec la nature, avec sa nature. La nature est son corps.
Le Qi Gong de l’Oie Sauvage suit la voie de l’accomplissement naturel : libérer les potentiels afin qu’ils se déploient par et pour eux-mêmes, tels qu’en eux-mêmes. Le processus est de devenir ce que l’on est.
La capacité à voler de l’oie sauvage est due à la force de son épine dorsale qui, du coccyx au sommet de la tête, anime le battement des ailes. Sa posture en vol révèle l’étirement de tout son corps, cou tendu.
Pour Dr Bingkun HU, l’étirement (yang) et le relâchement (yin) associés à la respiration sont au cœur de la pratique.
Le Qi, le souffle-énergie, est l’extension de cette respiration consciente. Si la respiration peut aller partout alors, dit Dr HU, vous avez atteint la maîtrise.
Pour l’atteindre, soyez attentif à coordonner en profondeur le mouvement, la conscience et le Qi, le souffle-énergie :
-
Chaque fois que vous faites un mouvement soyez conscient que vous faites un mouvement
-
Chaque fois que vous utilisez votre conscience le Qi suit et circule
-
L’esprit doit être attentif au mouvement
-
Plus on utilise la conscience, plus on ressent la circulation du Qi
-
Les mouvements circulaires et spiralés se font sans effort et avec fluidité
Dr Bingkun HU emploie souvent cette expression dans ses stages : « enjoy » ; autrement dit : appréciez vous-même le mouvement, sentez-vous bien dans le mouvement, ayez conscience que vous êtes bien dans le mouvement.
Retour aux articles de la catégorie Tao de l'Oie Sauvage -